Mercredi | 2015-03-18
salle B103, 12h-14h
Christian Rodrigue TAGNE
Résumé :L’objectif de ce papier est d’évaluer ex post l’impact de la réforme des retraites de 1993 dans le secteur privé en France. La mesure d’intérêt de la réforme ici est l’augmentation de la durée d’assurance requise pour obtenir une pension à taux plein. L’utilisation de l’Echantillon Interrégime des Retraités (EIR 2008) nous permet de rendre compte empiriquement de l’écart moyen d’équivalent patrimonial des droits à la retraites (EPDR) induit par la réforme et subit par les individus touchés. Nous utilisons l’application variable de la réforme selon la génération et la durée d’assurance pour identifier précisément cet écart par la méthode d’appariement sur le score de propension. Ainsi, nos résultats suggèrent que l’augmentation de la durée d’assurance requise pour le taux plein s’est traduit par une diminution de l’EPDR des individus touchés d’en moyenne 3658 € par rapport à ce qu’ils auraient eu sans cette mesure de la réforme. Ce chiffre important, qui correspond à une réduction de 2,89% de l’EPDR moyen des individus touchés, doit pourtant être analysé avec précaution. En effet, le champ de retraités considérés ici regroupe uniquement les unipensionnés du Régime général percevant des pensions normales, et donc n’est pas forcément représentatif de l’ensemble des retraités du secteur privée comprenant les polypensionnés et unipensionnés percevant les autres types de pensions telles que les pensions d’inaptitude ou d’invalidité. Par ailleurs, lorsque l’on tient compte de l’intensité de la mesure, l’écart moyen d’EPDR des individus touchés augmente avec le nombre de trimestres manquants par rapport au taux plein.