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Création de liquidité bancaire et capitalisation réglementaire : analyse de la causalité au sens de Granger sur données de panel européennes

Mercredi | 2014-02-19
B103

Hadi KHALIL

Dans le modèle financier traditionnel reposant sur l’intermédiation bancaire, le processus de création de liquidité par l’intermédiation des bilans des banques était particulièrement facile à identifier. Dans cet article, nous analysons la relation simultanée entre la variation du capital des banques et leur processus de création de liquidité ou leur exposition au risque de liquidité. Pour ce faire, le test de causalité de Granger, dans le cadre d’un modèle à deux équations simultanées, est effectué sur un panel de 3 102 banques commerciales, coopératives et caisses d’épargne situées dans 15 pays européens, sur la période 2000-2012. Les équations sont estimées par la méthode des moments généralisés (MMG). Nous observons que les activités de création de liquidité sont relativement plus importantes dans les banques commerciales et que les grandes banques sont les principaux fournisseurs de liquidité sur le marché européen. Les constats empiriques montrent que la causalité au sens de Granger, allant du niveau de capitalisation vers l’appétence des banques à créer de la liquidité est positive pour les grandes banques, alors qu’elle est négative pour les banques de petite taille. Les résultats révèlent également une causalité inverse négative, c’est-à-dire un impact négatif, au sens de Granger, de l’indicateur de création de liquidité sur le ratio de capital. Ainsi, les banques européennes, grandes et petites, n’améliorent pas leur ratio de solvabilité lorsqu’elles investissent dans des activités de plus en plus risquées.